UZBEKISTAN
2 au 18
août 2012
Le
passage à la frontière nous aura pris plus de 2 heures. En effet, le poste de
douane était en panne de courant, donc plus d’informatique, donc pas
d’enregistrement possible. Par contre, vu nos têtes de touristes, on nous fait
passer devant tous les locaux : turkmènes et ouzbèques. Pas d’ouverture de
nos sacs, uniquement un questionnaire nous demandant nos valeurs à déclarer: monnaies sonnantes et
trébuchantes, ordi, matériel photo…
Un
parking avec des taxis nous attend. Sachant qu’il n’y a pas de bus, nous
commençons à négocier le tarif de notre trajet. La monnaie prisée est toujours
le dollar et le change se fait facilement. Après de multiples palabres, nous
nous entendons et partons rejoindre notre 1ère étape sur une route
toute droite, défoncée et avec un vent de sable permanent. Une heure et demie
plus tard (95kms), nous arrivons à BOUKHARA/BUKHARA.
BUKHARA, une fois franchi les portes de la
ville nouvelle, nous voilà au cœur de la vieille ville. Premier choc le
transport : entre les minibus, les taxis, les faux taxis (comme en Iran),
une multitude de véhicules que l’on pense ne trouver qu’en Asie de marques
Daewoo et Chevrolet nommée ici : marchroutka. Il s’agit d’un véhicule à 6/7
places, que l’on trouve aussi en 4 places et en camionnette. Par contre le
point négatif des transports sont les liaisons inter-villes (voir feuillet
transports)
Deuxième choc, rien n’a été laissé au hasard dans la restauration
des medersas et mosquées. Afin de préserver le patrimoine architectural, l’UNESCO est venue y apporter son
savoir-faire. Dommage, nous avons l’impression d’être dans un musée à ciel
ouvert, un peu de « fantaisie » ne nous aurait pas déplu. Cela
n’empêche, nous en prenons plein la vue. Des monuments dans chaque place,
chaque rue, chaque ruelle, ne nous lasse pas, bien au contraire.
En effet, tous
différents les uns des autres, tant par la taille que par l’absence ou présence
de mosaïque aux couleurs jamais vues jusqu’à présent, nous ne pouvons que rester émerveillés par cette concentration.
Il est difficile de tout citer,
mais les principaux à ne pas manquer : mosquées : Bolo Haouz, Kalon
avec son minaret ; medersas : Kokaldosh, Abdul Aziz Khan, Mir-i-Arab, Ulug
Beg, Char Minar et les remparts. Le seul regret est que n’avons pu
visiter l’Ark, fermé pour travaux lors de notre passage. Cette liste ne
peut être exhaustive, vu le nombre de medersas.
Ne pas oublier que BUKHARA était considérée comme
« ville sainte », d’où le nombre important d’écoles. N’oubliez pas
que cette cité est réputée pour la qualité et la couleur de ses tapis. Vous
pouvez en voir dans un des 2 bazars, mais n’hésitez pas à entrer dans certaines
medersas (pas toujours restaurées), où des tisseuses perpétuent la tradition. Par
contre ne soyez pas surpris de l’âge, il va de 14ans à la grand-mère… Cela va
il ne faut le dire, mais les faits sont là. Dans d’autres medersas, ce sont des
hommes sculpteurs sur bois, idem sur les âges…
Si vous souhaitez faire un tour
complet de la ville, vous faudra y rester un minimum de 3 jours. Une fois
sortie de vieille ville, allez au marché (environ 10’ à pied) de la place
principale. Ici, vous trouverez de tout : outre le bonheur visuel vous
aurez un bonheur olfactif : fruits, légumes, épices… De plus, vous pourrez
manger dans de petites échoppes avec les uzbèques une cuisine locale, que du
plaisir. La gentillesse aidant et la chaleur pesante, il nous est difficile de
quitter ce lieu.

Enclavé au milieu de bâtiments d’habitation, d’hôtels et
d’administration, tous plus laids les uns que les autres, un grand merci aux architectes russes…, un lieu paisible en cours de rénovation : un cimetière
juif. C’est une surprise quand on sait que le pays est musulman à plus
de 80%, et que le Président s’appelle Islam KARIMOV…. Devoir oblige, nous
prenons la direction de la nouvelle gare à 12kms du centre où sur la route le
défilé ininterrompu de bâtiments participants au concours du plus laid…
https://photos.app.goo.gl/X0I5YlIBJ8TwKFCE3
3
heures plus tard, SAMARCAND et à la gare une ruche de chauffeurs vrais ou
faux vous harcèlent afin de vous emmener à votre hôtel. Le nôtre (un faux) ne
connaissait pas l’adresse et dû s’arrêter à plusieurs reprises pour demander
les informations. Une ville verte, ombragée et aérée nous ouvre ses portes. La
mise en valeur du patrimoine du centre-ville s’est faite il y a moins de 2 ans.
Le Président actuel a décidé de raser plusieurs parties de la ville afin de
créer des grandes artères piétonnes avec bassins, arbres et éclairages. En
poussant certaines portes entre les échoppes, vous retrouvez la vie des
uzbèques : ruelles étroites, à peine goudronnées et sans éclairage…Le paraître
est entre autre une de ses devises. Notre hôtel se trouve à 2’ du Registan,
nous en profitons pour y faire un saut. 3 medersas Chir-Dor, Tilla-Kari et Ulug Beg
formant un U vous écrase de par leurs tailles. Impressionnantes par leurs
façades, leurs minarets, leurs coupoles et leurs cours intérieures , nous restons subjugués par leur beauté.
Nous ne sommes pas au bout de nos peines.
Toujours sur ce gigantesque plateau piétonnier, face à face la mosquée
Bibi Khanoum et son mausolée. La mosquée fait partie
d’une des plus grandes du monde musulman avec une coupole gigantesque et d’un
bleu en contraste permanent avec le ciel. A l’intérieur, vous verrez 2 petites mosquées,
cela vous donne l’immensité du monument. De l’autre côté de l’allée, son
mausolée entièrement restauré, a des dimensions pas encore vues jusqu’à
présent.
100 mètres plus bas, vous entrez dans le bazar Siob. Plusieurs
niveaux vous attendent, selon ce que vous cherchez : légumes, épices,
fruits, viande, fromages, équipement de la maison, habillement,
restaurants…
Faire une halte, négocier l’achat de fruits et légumes par le
langage des signes (l’anglais est rarissime dans ces échoppes) est plaisant
tant pour eux que pour nous. Avec un large sourire, les femmes comme les hommes
aiment se faire prendre en photos au milieu de leurs étals, que du bonheur.
Prenant notre courage à 2 mains, nous sommes obligés de traverser une artère à
2 fois 3 voies, pour aller sur la colline en face, aucune passerelle n’ayant
été construite…
Perchée, la mosquée Khazrat-Khizr ou mosquée du
voyageur, domine une partie de la ville. A l’époque, il n’y avait pas
de ces « immondes immeubles soviets ». Heureusement, la ville en
comporte peu, mais par contre s’étend de façon tentaculaire car la majorité des
habitations ne sont que de plein pied… En face, un cimetière juif dont
certaines tombes peuvent surprendre, s’étend jusqu’à Chah-i-Zinde. Il s’agit
d’une avenue de mausolées accrochée à la colline. Si certaines sont fermées,
vous ne pouvez rester que surpris par la beauté des mosaïques. Y revenir n’est
que plaisir tant l’endroit est serein et agréable à voir.
Prenant un marchroutka l’observatoire Ulug Beg a du dominer la ville. Il s’agit d’un
petit bâtiment sur une colline entouré d’un parc ouvert au public. Mais à peine
êtes-vous arrivé sur l’esplanade, que l’on demande de payer ne serait-ce que
regarder la ville… A l’opposé, à côté de la statue Amir Timur,
un énorme plan de destruction massive a été fait pour mettre en valeur les mausolées :
Rukhabad, Gour-e-Amir et Ak Saraï. La première n’offre l’intérêt que
pour les souvenirs, la seconde énorme avec une façade de mosquée ou de medersa,
recèle sous sa coupole des mosaïques et peintures magnifiques. La dernière
étant pour moi la plus belle des 3, simplicité, sobriété et peintures d’une
luminosité telles que le flash ne sert à rien…mais entre les 2ères la petite mosquée
Ruxobod avec un plafond extérieur en bois peint et soutenu pas de
magnifiques poteaux sculptés mérite le détour.
Un magnifique boulevard ombragé
avec une esplanade centrale nous amène au parc Navoï. Il n’offre pas d’intérêt
particulier, les arbres sont jeunes, entretien miséreux…
En bordure de
majestueux arbres nous permettent de marcher à l’ombre sous la chaleur
caniculaire et sans vent que nous avons. Hormis Ulug Beg, vous pouvez faire tout ce périple à pied. Mais se balader
en dehors de « ce sentier balisé » est un délice. C’est un plaisir,
car aux détours des rues et ruelles aux revêtements aléatoires, des échoppes
dans des maisons ou des femmes vendant à même le trottoir des victuailles, vous
accostent afin de savoir d’où vous venez et vous font goûter leur production.
Le seul et même regret qu’à BUKHARA,
la restauration est trop « ripolinée »…
3 contrôles à la gare avant
de pouvoir entrer dans le wagon couchettes, il est 23h30 pour faire une
traversée du désert longue de près de 650 kms. Tout le long de la voie de
chemin de fer, ce n’est qu’un tapis de détritus : sacs papier, plastique,
bouteilles verre et plastique…tout le monde jette par la fenêtre, y compris le
chef du wagon après y avoir fait le ménage…
https://photos.app.goo.gl/psI3UO0hQjdwPMol1
Midi
au soleil, URGENTCH, ville sans aucun caractère, sauf d’avoir été
défiguré par une multitude de barres d’immeubles de l’époque soviétique. On ne
peut que fuir au plus vite.
Une
fois négociée le taxi, nous partons voir Elliq-Qala. En fait il s’agit de cités
et forts construits au sommet de collines aux portes du désert afin de protéger
une oasis. Personne n’est d’accord sur le nombre exact, 50 ou plus. Nous
n’avons vu que Ayaz Qala, Toprak Qala et Qyzyt Qala pour une question de
temps. L’érosion des années et la négligence des touristes, montant sur les
dômes des maisons, sur les murailles, jetant détritus ; vont que très
rapidement les lieux vont de détériorés à une vitesse grand V. Il serait grand
temps que les sites soient protégés avec des lieux de passage. En fin de
journée, nous atteignons la ville fortifiée.
https://photos.app.goo.gl/K4wgmqTWkXkY1elH2

KHIVA
au soleil
couchant mérite le détour. Les remparts et les murs de toute la ville aux couleurs
de pisée reflètent une lumière d’un brun ocre. Sachez que l’UNESCO est passé par là, et que la vieille ville est un musée à
ciel ouvert.
Entrez par la porte ouest. Encerclé par la medersa Mohammed Rakhim
Khan (transformé en hôtel) et Koukhan Ark ; le minaret
Kalta Minor est d’un bleu étincelant toute la journée. Au fur et à
mesure que vous avancez dans les ruelles, vous ne pouvez qu’être surpris de la
beauté des bâtiments (mosquées, medersa …).

On ne peut tous les citer. Par
contre, je vous recommande, le palais Tosh-Holvi qui entre ses
créneaux recouverts de mosaïques, ses plafonds peints… vaut une visite
approfondie. La mosquée Juma et son minaret où de son sommet, vous pourrez
admirer toute la ville. Vu le nombre de musées à voir, 2 jours seront à peine
suffisant. Avant de sortir, faite un tour au pied des remparts et vous verrez
des tombes comme attachées au flanc de ces murs. Vous pourrez aussi rencontrer
des uzbèques au pied le leur maison non rénovée.
Un reproche est le nombre de
vendeurs de souvenirs qui gâche la beauté de la ville. Sortez par la porte est,
et là vous arrivez dans le bazar. Grignotez des samsas au pied des vendeurs de
fruits, de légumes, de vêtements…est très agréables. Les touristes daignant peu
s’aventurer dans cegenre d’’endroit. Retour à URGENTCH, pour affronter une nouvelle traversée du désert. Ici le
temps importe peu, et nous allons mettre 18h en train pour rejoindre la
capitale.
https://photos.app.goo.gl/E25DAWGAFU78hYuF3
TASHKENT, à peine descendu du train, une nuée
de chauffeurs de taxi vous harcèle afin de vous conduire là où vous le
souhaitez. Sachez qu’une station de métro est au pied de la gare, et donc peu
vous amené à un coût défiant toute concurrence.
En face le musée du chemin
de fer, vous feras découvrir de vieilles locomotives et wagons russes
des années 30 à 50. Le bazar Chorsu vaut un inévitable
détour, et qui plus est à sa station de métro. Une partie du centre-ville
ressemble à ASHGABAT… les
excentricités du président sont bien réelles.
En sortant d’avoir visiter le musée
de l’histoire du peuple uzbèque, le parc de l’indépendance,
où vous trouvez le sénat et l’inévitable monument de la mère affligée. En face,
le
palais Romanov fermé aux touristes mérite le détour rien que pour voir
les folies tsariste de l’époque.
Remontant « Broadway avenue » (autrefois plein d’artistes), Amir Timur maydoni recèle hormis la statue Amir Timur à cheval au centre, 5 monuments. L’université de droit
toute en brique, hôtel Uzbélistan vrai bâtiment de l’époque soviet, le musée
de l’histoire des Timurides rond avec sa coupole verte, la
tour de l’horloge et Dom Forum. Un bâtiment majestueux,
tout en marbre blanc qui ne sert quasi jamais…
Mais pour mettre en valeur son
joyau, KARIMOV a abattu tous les
arbres de place…Afin d’avoir un aperçu de la ville, allez à la tour
de la télévision. Vous avez le choix de monter à 110 ou à 220m. Le
premier palier suffit, car ici comme dans tout le pays, les habitations sont
toutes de plain-pied. Il existe quelques immeubles, mais cela ne vous gâche pas
la vue. Seul la National Bank of Uzbékistan
avec ses 108 m fait totalement incongrue dans le paysage.
Khast Imam est considéré comme le centre religieux officiel. Musée, mosquée,
medersa et mausolée sont réunis sur un même plateau. Lors de notre passage, des
ouvriers s’attelaient à refaire les peintures intérieures de la medersa.
Qu’elle ne fut pas notre surprise que de constater que sur une partie ils collaient des morceaux de plastique imitant la mosaïque…Rejoindre la vallée de FERGAMA, ne se fait qu’en bus ou taxi.
En effet, si vous prenez le train, vous traversez le TADJIKISTAN, et pour cela vous devez avoir un visa.
https://photos.app.goo.gl/HFxep9dnXFx61zaJ3
Arrivé
en fin de journée à KOKAND, ville où peu de touristes s’arrêtent, n’hésitez
pas à négocier le prix des chambres d’hôtel. En plein centre, une immense
esplanade arborée, entoure le palais Khan. Certaines des pièces
restantes sont des musées retraçant l’histoire de la région. La mosquée Juma
avec ses plafonds peints supportés par près de 100 colonnes en bois mérite le
détour, le musée était fermé lors de notre passage.
Vendredi jour de la prière,
un marché aux étals multicolores se tient devant la mosquée et medersa Mir,
que nous n’avons pu visiter. Une ballade dans le cimetière juste derrière, avec
quelques tombes colorées détonnent au milieu des blanches. Le tombeau
des rois Dakhma-i avec une coupole intérieure peinte en spirale (c’est la 1ère fois)
et le mausolée Modari Khan et 2
kiosques vous permettent de vous mettre à l’abri du soleil… Pas de bus pour
rejoindre la prochaine ville, nous allons à la station des marchroutkas. A
peine arrivés, les chauffeurs nous tombent dessus, et derrière eux, 2 touristes
nous interpellent. Elles souhaitent aller à
MARGILAN comme nous, nous décidons de partager les frais.
https://photos.app.goo.gl/H7PEo3Roinvvddbd2
La
halte de MARGILAN était pour visiter la fabrique de soie, rien
d’autres à voir. Sauf que nous avions oublié que ce samedi était la veille de
la fin du ramadan et qu’elle était fermée…Dommage, « car vous pouvez tout
voir, du cocon au tissage, en passant par l’étuvage, la teinture… » et
cela presque sans électricité. Déçu nous partons.
FERGANA l’un des grands bassins musulmans,
fut un des lieux de révolte lors du massacre opéré à ANDIJAN en 2005 par KARIMOV. Cette ville arborée n’offre aucun
intérêt particulier, c’est pourquoi nous avons passé l’après-midi sur une
terrasse ombragée café restaurant. Cette ville étape nous rapprochait du poste
frontière du premier en STAN ayant supprimé le besoin d’un visa depuis fin
juillet 2012.
https://photos.app.goo.gl/u3YIpL4gmqXQ0lnG3
https://photos.app.goo.gl/V4zBBzUVlcEsyDPZ2
FERGANA – ANDIJAN et DUSTLIK, poste frontière de
l’UZBEKISTAN 19 août 2012 où on vous demande de remplir le même
formulaire qu’à l’entrée. Il s’agit d’un contrôle, principalement pour vérifier
la somme dépensée. Mais aussi, on vous demande tous vos reçus des nuits
d’hôtels. Chaque
hôtel tient un registre et peu vous refuser si vous ne lui montrer pas le reçu
de la nuit précédente… Il ne faut donc perdre ces petits bouts de papier. Certaines
personnes sont restées bloquées à la frontière car ils leur manquaient des « sésames »…
Si vous glisser un billet, on vous laisse passer… Le but est que vous ne
puissiez dormir chez l’habitant et qui alors pourrait vous donner des
informations sur l’état réel du pays, du gouvernement…
Les 3 personnes devant
nous passent rapidement. Le douanier me demande les papiers : passeport,
tickets hôtels, déclaration de valeur. Je lui remets le tout. Il passe mes sacs
à dos dans la machine à rayon X, et m’interpelle. « Votre déclaration de
valeur n’est pas valable, car vous n’avez pas détaillé le prix des objectifs et
boitiers avec leurs années d’achat » !!! Me voilà, en train de refaire
ma déclaration en essayant de me rappeler approximativement les dates. La file
d’attente s’allongeait à vue d’œil, au moins 20 personnes derrière nous…
Survient un gradé qui demande à son sbire « quel est le problème ? »
Il lui explique. L’autre furieux de ses manières, le sermonne vertement, et me
dit : « excusez-moi de ces tracasseries ». J’ai tout
remballé et on est parti.
En
fait, on est resté plus d’1h30 bloqué… Nous entrons maintenant dans le no mans
land de quelques dizaines de mètres.
La route est loin d'être finie, on entre au KYRGYZISTAN, autre étape.